Si l’âme de Johnny Hallyday plane toujours au-dessus des mots, l’incroyable talent de Jean-Baptiste, découvert par les Français en 2018 sur M6, ne cesse de se dévoiler. Sa filiation si forte à l’icône ? Il la revendique toujours haut et fort. « Elle fait partie de mon ADN, il sera toujours là ».
Mais s’en émancipe aussi. Pour cela, il a trouvé en la plume de Michel Mallory un écrin extraordinaire. Le parolier des plus grands titres de Johnny s’inspire et expire des textes emprunts de mélancolie, de rédemption et d’amour. « C’est presque une relation filiale entre les deux » constate Philippe Russo, le directeur artistique de Jean-Baptiste. Et pour cause, l’auteur-compositeur a trouvé en lui un nouveau fils spirituel. Un fils que Michel Mallory réussit à raconter comme personne.
Pourtant pas d’égocentrisme chez Jean-Baptiste Guegan : ses histoires sont universelles et résonnent en chacun d’entre nous. Il choisit soigneusement ses chansons comme on choisit un ami cher, qui va vous accompagner toute la vie. A l’instinct, au coup de cœur, à la résonance.
C’est sur les scènes d’une cinquantaine de Zénith et d’un Bercy, que le chanteur a le plus aimé présenter ses albums au public :
« Puisque c’est écrit », vendu à 300 000 exemplaires, et l’épique aventure de « Rester le même », album enregistré en plein confinement entre Paris et Nashville, écoulé à 100 000 exemplaires.
UN NOUVEL ALBUM EN 2023
Aujourd’hui, « Toutes les larmes sèchent un jour » nous promène sur les sentiers de la vie d’un homme comme les autres à travers 15 titres, tour à tour réjouissants, nostalgiques et touchants. « On ne change pas une équipe qui gagne, mais on avait envie de faire monter dans le navire des nouvelles personnes » confie Philippe Russo. Marc Lavoine est revenu, Christophe Casanave et le jeune artiste électro Lude ont rejoint la bande. Ensemble, ils invitent Jean-Baptiste, chacun dans son univers tendre et déroutant, le temps de quatre titres : « Oh Chéri », « Chante Elvis », « Je n’ai jamais triché » et « Entre nous ».
S’il évoque toujours le rêve américain, le chanteur, fils du vent, du ciel, de l’océan raconte aussi sa si précieuse Bretagne natale sur « Le Pays d’Armor ». Car Jean-Baptiste n’oublie jamais d’où il vient, quel que soit le chemin parcouru, ni les valeurs chères à son cœur comme la tolérance qu’il prône sur « Les Frères du Rock’n’roll ».
S’il y a du Springsteen et de la rage dans « Le baiser de Judas », les sonorités country-rock s’élancent sur « Chante Elvis », une chanson écrite par Marc Lavoine, qui raconte un jeune français fasciné par l’aura du King. Quelques notes de piano aériennes et l’on aperçoit au loin « Saint-Barthélemy », le dernier voyage de Johnny dans « son paradis ». Une chanson bouleversante comme un ultime aurevoir au taulier disparu il y a un cinq ans déjà.
Les guitares s’apaisent ? Jean-Baptiste se fait tendre pour « Oh chérie » et « Toujours envie de toi », deux cadeaux à la femme de sa vie, celle qu’il a épousée en juin dernier.
« Je n’ai jamais triché » de Christophe Casanave est peut-être le titre qui résume le mieux Jean-Baptiste Guegan, un artiste qui ne ment pas. « Non, je ne triche pas avec les sentiments, je ne triche pas avec ce que je ressens. Toute la vérité, rien que la vérité » confie le chanteur.
Tendez l’oreille car sur cet album, l’homme, splendide dans sa pudeur, livre une part de son intime. Et comment ne pas terminer par un hommage à son public, celui qui l’a suivi des centres commerciaux aux Zéniths bondés. « Entre nous », c’est une déclaration à ceux qui l’aiment « comme il est » : Entre nous, c’est un étrange sentiment, entre nous, qui a grandi avec le temps, entre nous, cette alchimie…
« Toutes les larmes sèchent un jour » ? Oui.
Jean-Baptiste Guegan en est la preuve avec cet album, sillon d’une vie remplie d’amour, de désillusion et de résilience. « On arrive toujours à se relever malgré les défaites, malgré les claques. Il faut taper du pied et avancer ». Si la musique adoucit les mœurs, celle de Jean-Baptiste Guegan guérit toutes les blessures.